New York, 1999, Craig Schwartz un marionnettiste de rue raté vit avec Lotte, une animalière passionnée par son enfant de remplacement, un chimpanzé dépressif. La femme (Cameron Diaz) supplie son mari (John Cusack) de changer de métier après un énième passage à tabac suite à ses représentations érotiques aux enfants de la ville. Il s’engage alors comme archiviste à l’étage 7 et demi d’un immeuble où le plafond est bas et les vertus aussi. Il tombe en effet amoureux de sa collègue Maxine (Catherine Keener) qui le pousse à rentabiliser sa nouvelle découverte : un tunnel menant à la conscience de John Malkovic (joué par lui même). Cet acteur réussi devient l’intermédiaire sexuel de Lotte et Maxine, une tromperie dont le cocu se sert pour faire de Malkovic sa marionnette idéale et ainsi satisfaire ses pulsions libidinales envers sa diabolique collègue.
C’est un film qui laisse plus de souvenirs que d’impressions. De fait, on se souvient parfaitement de toutes les étapes pourtant nombreuses, preuve que le scénario est réfléchi et bien tracé mais surtout preuve que ce film est réalisé mathématiquement pour suivre ce scénario exigeant. C’est une richesse et une faiblesse car avant de le voir on se dit « ça à l’air bien », pendant « c’est bien » et après « c’était bien » mais à aucun moment un « parce que » n’apparaît. Le film est « bien » car le scénario l’est, la base est solide mais cette fermeté en fait un mur qui ne transmet ni émotions ni impressions. Le spectateur constate et admire un travail mais il n’a pas le droit de se laisser emporter dans l’interprétation sensitive du résultat d’un travail. Cette confiscation a gagné l’oscar du meilleur scénario original, une récompense méritée par cette prouesse technique, c’est en effet une démonstration de force à tous les scénaristes du monde, une compétition malheureusement bien loin du plaisir de spectateur.