Critica Paradiso

Fun With Dick and Jane

de Dean Parisot

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Synopsis :

Comment ne pas s’amuser avec Dick (Jim Carrey) et Jane (Tea Leoni) ? Serait-ce parce que ce sont des parents ordinaires ? Parce que la petite famille américaine parfaite ne présente aucun intérêt ? Où est-ce plutôt parce qu’on aime pas voir un bel équilibre s’effondrer ? Ces raisons ne poussent qu’à apprécier l’originalité de ce couple qui traverse toutes les couches de la société. « Toucher le fond » prend ici tout son sens, tout comme « voler ou être volé ». En effet, braquage et arnaques deviennent le quotidien de ces parents endettés en quête de survie et de vengeance.

Critique :

La réponse du film est dans son nom : on le regarde pour prendre du plaisir, réflexion et interprétation n’ont pas leur place dans un film entièrement dédié au rire du spectateur. Mais est-ce possible, un film uniquement divertissant ? Non, car pour amuser il faut que la blague soit bien construite, ou plutôt qu’elle sache où toucher.

De fait, les acteurs jouent la simplicité, citons Jim Carrey dans le rôle de Dick : « J’ai volé un gazon et on a un gazon », l’évidence devient absurde et on finit par comprendre que voler est l’unique solution. Cependant, faire croire cela n’est pas aisé, sinon tout le monde serait convaincu du bien qu’apporte le vol. C’est ici tout l’admirable de ce film car il met en scène cette hésitation du citoyen lambda face à une illégalité, qui en devient comique. Cette idée s’illustre lors du premier « acte » de Dick, dans la voiture Jane l’encourage ironiquement : « n’oublie pas d’éliminer les témoins chéri ». Tout comme le spectateur dans sa vie de tous les jours, elle n’y croit pas, tout comme un personnage de film, il est résolu. Un de nos représentants, donc, est converti aux plaisirs du cambriolage à travers l’écran grâce aux stratagème classique : des réussites de plus en plus folles. Finalement, déguisée en John Lennon quand son mari fait Yoko Ono, on comprend que tout le monde se prend au jeu : braquer permet de se sortir du trou, et avec rire.

L’interprétation de ce film est donc divisée car il semble être compris dans des genres très différents. Est ce un autre film de la structure tout va bien, tout va mal, tout va mieux qu’au départ ? Est-ce un scénario original, un jeu d’acteur époustouflant et une morale étrange ? Les deux sont-ils liés ? Encore une fois, oui.