« Le cambriolage c’était le voyeurisme multiplié par mille » James Ellroy
Cambrioler c’est d’abord entrer chez quelqu’un, avant de voler un bien on vole une intimité. Comme au cinéma, on sait en entrant dans la salle ou en allumant sa télé qu’on va s’approprier la vie de quelqu’un : celle des personnages, des acteurs ou même de l’équipe de travail. C’est cette mise en abyme qui fait des cambriolages un sujet récurrent pour les films, mais pas seulement. Cet acte transmet en plus un panel d’émotions intenses et interdites comme la peur que la lumière s’allume, l’illégalité de l’alarme qui sonne ou encore le plaisir de voir ce qu’on ne pourrait jamais faire. Cette richesse est mise en scène de manières drastiquement différentes.
Un braquage au début du film qu’on ne voit pas mais qui porte toute l’intrigue sur ses épaules, c’est Reservoir Dogs de Quentin Tarantino.
Une bande de cambrioleurs dont les mouvements sont dictés par la précision dans des casses de plus en plus dangereux, Heat, dirigé par Michael Mann.
Au contraire, des braqueurs malgré eux, suite à l’embourbement dans les dettes ils sont contraints au vol, Dean Parisot réalise Fun with Dick and Jane.
Mais pourquoi réduire la notion de cambriolage à un braquage de banque ? Beaucoup n’habitent pas un coffre fort et se sont fait « cambrioler ». De fait, ce terme désigne avant tout le fait d’entrer par effraction chez un autre, une intrusion dans la vie privée. Et pour Wong Kar Wai, l’autre c’est toujours l’être aimé. Chungking Express nous amène dans le monde douloureux de l’amour à un sens, une serveuse range et joue en secret dans l’appartement de son client au sourire charmeur malgré lui. Quatre films, quatre affrontements entre gendarmes et voleurs, réalisés en l’espace de 13 ans, découvrez les.